Né en 1916 à Bordeaux, témoin engagé s’il en est, André Mandouze fut toujours en première ligne dans tous les combats à mener au cours du XXe siècle pour la défense de la vie contre la mort, de l’intelligence contre la bêtise, du respect de l’homme contre la négation de l’homme ; il fut rebelle à tous les conformismes de pensée et de lâcheté comme à toutes les compromissions. Normalien, professeur, latiniste spécialiste de saint Augustin, chrétien de gauche, résistant... non seulement au cours de la période « officielle » de la Résistance, mais aussi après, quand la scission interviendra entre chrétiens « dits de gauche » et les autres, puis en Algérie.
Début 1943, ce fut la rencontre avec le père Chaillet, créateur et fondateur de Témoignagne chrétien, dont il devient très vite le directeur adjoint, puis le rédacteur en chef à la Libération. En 1946, il donne sa démission du journal et s’embarque pour l’Algérie.
Il y séjournera jusqu’en 1956, s’engageant totalement aux côtés des Algériens et du FLN. Il signera le Manifeste des 121, connaîtra la prison pour « trahison envers la patrie », sera une des bêtes noires de l’OAS.
Après l’indépendance, il y retournera en tant que directeur de l’enseignement supérieur et y restera cinq ans.
André Mandouze est mort à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud) le 5 juin 2006 à quelques jours de ces 90 ans.