Dans cette cité désolée qui n’aura pas tenu ses promesses, le corps est avant tout un instrument, un matériau, dont il faut faire bon usage pour assurer sa survie. Et le désir, assouvi dans tout son déchaînement, pourra lui aussi provoquer le pire. Dès lors, que reste-t-il de la beauté, de l’humanité ?
Avec son style coupant comme un tranchoir, son ironie noire, son anti-lyrisme sec et sa philosophie brutale, Gonçalo M. Tavares poursuit l’exploration des contrées sombres de son Royaume et enfonce le clou : qu’on soit proie ou prédateur, « être vivant, c’est ne pas connaître la solution. »
À la façon d’un Milan Kundera, Gonçalo M. Tavares pourrait également écrire que La vie est ailleurs. Œuvre aussi dure que désespérée, L’Os du milieu poursuit le cycle remarquable auquel il a donné le nom de Royaume. Jornal de Notícias