Le Roi n’a pas sommeil

Cécile COULON

Disponible aussi en version numérique

Ce roman a été couronné Prix Mauvais Genres - France Culture Le Nouvel Observateur 2012.

« Ce que personne n’a jamais su, ce mystère dont on ne parlait pas le dimanche après le match, autour d’une bière fraîche, cette sensation que les vieilles tentaient de décortiquer le soir, enfouies sous les draps, ce poids, cette horreur planquée derrière chaque phrase, chaque geste, couverte par les capsules de soda, tachée par la moutarde des hot-dogs vendus avant les concerts de blues ; cette peur insupportable, étouffée par les familles, les écoliers, les chauffeurs de bus et les prostituées, ce que personne n’a pu savoir, c’est ce que Thomas avait ressenti quand le flic aux cheveux gras était venu lui passer les bracelets, en serrant si fort son poignet que le sang avait giclé sur la manche de sa chemise. »

Tout est inscrit dans cette première phrase : le silence qui étouffe et tue, le poids des regards, l’irrémédiable d’un destin, celui d’un enfant sage, excellent élève, devenu un adolescent taciturne et ombrageux. Thomas Hogan aura pourtant fait l’impossible pour exorciser ses démons intérieurs – les mêmes qui torturaient déjà son père.

Cela avait commencé avec la folle passion que William, le père, portait à LA propriété, un éden sauvage de quelques trois hectares où les sapins « semblaient danser les uns avec les autres », où l’homme ne venait plus, où « les arbres, les massifs de fougères, quelques framboisiers sauvages et des centaines de fleurs des bois » étaient le domaine de la lumière, des biches et des cerfs. Il l’avait achetée, y travaillait âprement mais ses économies n’y suffisaient pas. Certes, sa femme, Mary, l’aidait, le réconfortait : « Elle sentait bon, ses doigts glissaient sur lui à la manière des rondins de bois qui dévalent une cascade sans jamais se retourner. » Il accepta tous les boulots, s’épuisa, le jour à la scierie, la nuit à la gendarmerie, à trier jusqu’au cauchemar les fiches d’identification de meurtriers, notamment celles des assassins d’enfants… Est-ce cette proximité avec le crime ? Il est sombre, violent, parle peu.

Et Thomas est né. Généreux, rieur, bon élève, il apparaissait fragile et vulnérable, l’opposé de son père. Ainsi, en dépit de l’alcool, de la fatigue lancinante, de la violence, la vie semblait possible et belle… Jusqu’à l’accident : à la scierie, la machine a dérapé, broyé une main ; et la gangrène, avide, a emporté William Hogan sans qu’O’Brien, l’ami médecin, ait pu faire quoi que ce soit.

À quel moment Thomas, le fils, a-t-il basculé ? Lorsque Paul, l’ami d’enfance, son alter ego, l’a trahi pour rejoindre la bande de Calvin ? Lorsqu’il a découvert le Blue Budd, le poker et l’alcool de poire ? Lorsque Donna, l’assistante du Doc’ l’a entraîné derrière la scierie maudite ?

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Presse & Librairie

Christine Rousseau, Le Monde des livres

« Le Roi n’a pas sommeil est un récit âpre et tendu par une écriture incisive qui sait percer le mystère des âmes et leur nature sauvage. »

Olivier Mony, Le Figaro magazine

« Comme ne sont pas minces les mérites de Cécile Coulon qui mène sa barque romanesque avec une belle autorité. [...] C’est culotté et joliment fait. »

François Busnel, L’Express

« Les descriptions sont courtes et sèches, le style est direct, concis. Cécile Coulon ne s’encombre d’aucune fioriture. Elle va droit au but, creuse la plaie. C’est ce qui rend hypnotique le lecture de ce livre, Le Roi n’a pas sommeil, et crée, au fil des pages, ce sentiment de malaise digne d’un des meilleurs romans noirs. »

Jean-Baptiste Harang, Le Magazine littéraire

« On ne peut en dire plus, sinon que Cécile Coulon est une sacrée raconteuse d’histoire, elle a dans sa manche une langue nerveuse, un sens du portrait esquissé (des personnages secondaires nets comme des figurants de film), une empathie avec les héros au point que l’on sait qui joue le rôle (à chacun son casting), et la malice de promettre ce qu’on attend, avant de le subtiliser au détour d’une phrase au profit de l’inattendu. »

Olivia de Lamberterie, ELLE

« Imaginez un roman écrit à l’ombre de Steinbeck, menaçant comme une arme chargée, où la brutalité le dispute à la beauté. Son auteure est une jeune fille de 21 ans, de Clermont-Ferrand. Son talent est époustouflant. »

Karine Papillaud, Le Point

« Son livre est un western de psychés, rendues visibles par le frottement des êtres et l’art du style, sans passer par l’adjectif de la psychologie. La structure est classique, la tension du récit ardente, sans aucune concession pour les personnages : l’histoire et le style tiennent d’un bloc et l’on reste le souffle coupé. Le titre de son nouveau roman est un clin d’œil à Prévert et au film d’animation dont il a écrit les textes, Le roi et l’oiseau, plus précisément au titre de la chanson que chante l’oiseau pour empêcher le roi de dormir. »

Alexandre Fillon, Madame Figaro

« Jeune écrivain déjà remarquée avec Méfiez-vous des enfants sages, Cécile Coulon s’attaque au roman américain avec autant d’audace que de talent. La demoiselle nous épate ici plus encore avec cette histoire terrible qu’elle conte de main de maître. »

Alain Nicolas, L’Humanité

« La grande force de Cécile Coulon est là, dans le pouvoir de saisir les brusques variations de tension de cette existence, de donner au tragique le visage lisse et mutique de la jeunesse. Elle ouvre des pistes qu’elle laisse à l’abandon. Sa prose est à l’image du récit, sobre et rapide, se laissant soudain trouer de métaphores inspirées qui déchirent la continuité réaliste de la narration. Cette jeune auteur, qui se réclame de Pynchon ou de Steinbeck, sait résister à d’aussi monumentales références et donne un roman où l’impressionnante maîtrise de l’écriture, s’efface devant un univers douloureux et très personnel. »

M.M., L’Humanité Dimanche

« D’une écriture incisive et imagée, Cécile Coulon fait sienne des inspirations américaines dont on ne pressent qu’elles doivent autant à la musique et au cinéma qu’à la littérature. Conteuse hors pair, la jeune romancière s’impose déjà comme une auteure à suivre. »

Jeanne de Ménibus, Le Journal du Dimanche

« Qu’il est réjouissant de découvrir une jeune plume de cette force et de cette maturité sous nos latitudes ! Cécile Coulon nous happe dans un ailleurs qui n’appartient qu’à elle avec une sidérante maîtrise. Bien que nourri des images d’une Amérique fantasmée, son univers a une présence immédiate. Le mérite en revient à sa langue, imagée mais économe, qui associe sens du détail et rythmique parfaite. Mieux, la jeune femme ne se contente pas d’un tableau de caractères. Elle vient nous raconter une histoire. »

Lucie Clair, Le Matricule des anges

« Le Roi n’a pas sommeil - dont le titre est inspiré par le dessin animé Le Roi et l’oiseau écrit par Prévert - emprunte, sur un registre plus modeste, les mêmes voies de la dégenérescence d’une tribu, à travers les échecs du jeune Thomas, héritier du domaine, un gosse qui refusait de jouer sur le tas de bois avec ses cousins, et pour qui cet espace, construit par un père travailleur, devrait jouer le rôle d’un royaume qu’il gouvernerait et qui le protégerait en même temps. »

zoom sur l’auteur

Cécile COULON
Cécile Coulon est née en 1990. Elle poursuit ses études de Lettres (...)

ses autres livres aux éditions viviane hamy

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